19 Oct

Lettre à un inconnu ...


Je m'appelle Zéphylyne et je suis une femme d'origine transsexuelle.


 Lorsque d'un coup de crayon je souligne mes yeux, que je mets un peu de fare pour teinter mes joues, que j'irise ma paupière pour la rendre plus lumineuse et qu'enfin un peu de rouge à mes lèvres vient achever le tableau ...


En quoi cela te dérange t-il ? En rien ...


Il s'agit de mon visage et je ne te demande pas d'en faire autant.


 Lorsque le soleil me promet une belle journée et que je suis encline à mettre une robe ou une jupe, de m'habiller légère pour ne pas souffrir de la chaleur et laisser ma peau ainsi profiter des rayons de l'astre de lumière ...


En quoi cela te dérange t-il ? En rien ...


Si je risque selon toi de friser le ridicule, c'est bien de moi dont il s'agit et je ne te demande pas d'en faire autant.


 Lorsqu'une tenue un peu plus sophistiquée m'invite à mettre des talons, m'affinant la jambe et m'offrant ainsi un certain déhanché, une démarche plus légère ...


En quoi cela te dérange t-il ? En rien ...


Si je dois me tordre la cheville, ce n'est pas toi qui en souffrira et je ne te demande pas d'en porter.


 Si une perruque vient coiffer ma tête, me permettant ainsi d'accéder à de nouvelles coupes, couleurs, longueurs selon le gré de mes envies ...


En quoi cela te dérange t-il ? En rien ...


C'est ma perruque ... Et tu n'avais même pas remarqué que j'en avais une.


 Si quelques bagues à mes doigts s'intillent de mille éclats, si mes boucles d'oreilles sont accordées avec mon pendentif et mon bracelet, que ma gourmette exhibe mon prénom et que ma chaîne de cheville accroche ton regard ...


En quoi cela te dérange t-il ? En rien ...


n'as tu pas toi même une chevalière, une lavallière parfois, une grosse gourmette à ton poignet, une chaîne en or que tu exhibes sur ton torse velu ...


 Mais voilà ...


Si je me maquille, que j'enfile une jolie petite robe d'été, que je glisse mes pieds dans des chaussures à talons, toute bijouterie dehors, et qu'au hasard d'un coin de rue tu croises mon regard, là ... je te dérange. Je te renvoie une image de femme séduisante, attirante, mais tu sais que je ne suis pas bio et ta libido s'en retrouve frustrée. Pourquoi ?


 T'es t-il arrivé de me désirer avec ton coeur, de me regarder avec ton intellect, au lieu de nous imaginer avec ton sexe.


 En quoi le contenu de ma culotte te dérange t-il ?
En rien ... Elle est mienne ... Et tu es vraiment trop sot pour que je t'y invite.


((Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l'autorisation écrite préalable de Zéphylyne propriétaire de l'image ou des écrits))

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